Une fois par mois, nous vous présentons une œuvre grâce à la technique de l’audiodescription.

Elle permet de décrire des œuvres aux personnes en situation de handicap visuel. Elle est utilisée pour enrichir le compagnon de visite numérique ou des animations.

En attendant, fermez les yeux et laissez-vous conter les œuvres…

 

 

 

 

 

 

 

La Nymphe à la source, de Lucas Cranach, réalisé vers 1537.

L’œuvre est une huile sur bois, mesurant environ 74 cm de longueur et 48 cm de largeur.

Elle illustre le thème de La nymphe à la source.

La moitié inférieure de l’œuvre est occupée par une jeune femme nue, allongée sur le dos, de gauche à droite. Son bras à notre gauche est replié, la main maintenant sa tête. Sa main à notre droite repose sur une de ses cuisses. Elle croise les jambes. Elle nous regarde, les yeux mi-clos. Ses cheveux, blonds et bouclés, sont retenus en arrière. Elle porte un collier et un bracelet. Un fin voile transparent couvre le haut de son crâne, une de ses épaules, ses hanches et son genou plié. Son buste repose sur une robe rouge roulée en boule. Elle est allongée sur un tapis d’herbes et de fraisiers. Derrière sa tête se dresse un feuillage de chêne.

A droite, plus loin, un arbre s’élève. Un carcan rempli de flèches est suspendu à une branche devant l’arbre, et un arc derrière l’arbre. En bas de l’arbre se tiennent deux perdrix, de profil vers la gauche.

La moitié supérieure de l’œuvre est occupée par une source dans un paysage bucolique, plus loin encore. La source provient de rochers à gauche, formant une petite cavité, d’où sort un léger jet d’eau. Trois cerfs, et un village au loin, apparaissent dans ce décor.

En haut à gauche, nous pouvons lire une inscription en latin.

Au cours de sa longue carrière, le peintre Lucas Cranach a représenté de nombreuses fois le thème de la nymphe à la source, avec des variantes : le nu est plus ou moins chaste en fonction du commanditaire par exemple. C’est le cartel en haut à gauche qui nous éclaire sur le sujet représenté : « Nymphe d’une source sacrée, je repose, Ne trouble pas mon sommeil ». L’œuvre s’inspire d’une légende bien connue au 15e siècle faisant état d’une fontaine enchantée placée sous la garde d’une splendide statue antique. Pourtant la lecture de cette œuvre n’est pas aussi simple. L’arc et les flèches nous mettent sur une tout autre piste : celle de Diane, la déesse chasseresse, symbole de chasteté. L’artiste cultive volontairement l’ambiguïté de la situation en présentant une figure voluptueusement étendue, à la fois alanguie et rebelle, séductrice et chaste. Le paysage et les accessoires viennent encore renforcer l’ambivalence de la jeune nymphe et l’érotisme de la scène, et ce, malgré le climat austère imposé par la Réforme. Femme pure, semblable à la source qu’elle protège, elle est toutefois allongée sur une robe rouge à manche crevée, évoquant alors davantage une notable contemporaine du peintre plutôt qu’une nymphe. Bien plus, la présence des perdrix et des cerfs n’est en rien innocente puisqu’ils symbolisent le butin sexuel et la lubricité. Enfin, la forme des roches et la masse du tronc apparaissent comme des allusions aux sexes féminin et masculin.

 


Portrait de jeune homme

Portrait de jeune homme, école florentine du XVe siècle, réalisé vers 1475.

L’œuvre est une huile sur bois, mesurant 46 centimètres de hauteur, sur 31 centimètres de largeur. Elle représente le buste d’un jeune homme.

Le jeune homme est face à nous, tourné légèrement vers notre gauche. Il nous regarde. Il est vêtu d’une large chemise noire à col montant et coiffé d’une toque rouge. Ses cheveux courts, dépassant de la toque, sont châtains et frisés. Son visage est arrondi, régulier et symétrique, à l’expression calme et au teint frais. Ses yeux verts en amande sont vifs sous de fins sourcils, son nez délicat est légèrement plongeant, ses lèvres fines esquissent un sourire.

Le portrait apparaît sur fond noir. Une inscription en latin est lisible en bas de l’œuvre.

Individuel ou collectif, le portrait existe depuis l’Antiquité. En pied, en buste, de profil, de trois quarts ou de face, il mêle ce qu’il y a de plus spécifique, la physionomie d’un visage, à des accessoires et remplit une fonction esthétique et surtout sociale. Si le peintre tout comme le sujet de ce portrait nous sont aujourd’hui inconnus, l’œuvre témoigne de l’importance mémorielle du portrait à la Renaissance, particulièrement à Florence, où il se développe considérablement. Au bas du portrait, l’inscription « El tempo consuma » fait référence à la fugacité de la jeunesse ou encore la brièveté de la vie. Pourtant, grâce au portrait qui fige les traits, le peintre et le sujet parviennent à triompher du temps.
Au cours du 15e siècle, les Florentins aspirent à inscrire leur histoire dans la postérité. Sculpté ou peint, le portrait se démocratise, permettant à l’individu portraituré de renforcer ou d’affirmer sa position dans la société. »